Un scénario de design-fiction initialement publié dans le numéro 2 du magazine Les Passeurs, Montagne zéro carbone : mode d'emploi
LE SCENARIO
Qui l’eût cru ? Pour la première fois en 2021, la forêt amazonienne émet plus de carbone qu’elle n’en absorbe. Que faire si l’humanité ne peut plus compter sur le “poumon de la planète” ?
Les États Européens décident de mesures électrochoc... L’objectif de “Zéro Artificialisation Nette” à 2050 ne suffit plus… Il faut végétaliser à tout prix.
Après la CSG, est instaurée la CCG, ou Contribution Carbone Généralisée, taxe instaurée sur les achats importés et sur les véhicules polluants, ainsi que sur toutes les constructions nouvelles…
Les revenus de cette contribution servent à financer la préservation et le développement de puits de carbone naturels, par tous les acteurs de la société : particuliers, associations, entreprises et collectivités.
Cette “prime à l’arbre” change les usages. Il devient, dans certains endroits, plus rentable de gérer des forêts que de construire de l’immobilier ou de cultiver… Tout le monde plante des arbres, partout où c’est possible : dans son jardin, la cour de son immeuble, sur sa terrasse, dans les halls des bâtiments…
En montagne, cette décision est accompagnée de la Loi Montagne 3, qui donne pouvoir aux collectivités pour préserver et renforcer les puits de carbone naturels sur tout le territoire situé au-dessus de 1 500 mètres d’altitude. Les communes produisant et développant des puits de carbone touchent une “nouvelle compensation territoriale” de la part des communes fortement émettrices de carbone. Cette mission est confiée en Délégation de Service Public à des entreprises privées ou mixtes pour des durées de 40 à 120 ans… La filière bois devient ainsi une filière centrale en montagne, entraînant avec elle scierie, construction bois, artisanat…
L’OBJET TOTEM
Le toit végétalisé en fougères, avec possibilité de mini-zone humide intégrée grâce à la récupération d’eau de pluie, classé au patrimoine architectural du 21e siècle en 2042.
POURQUOI ÇA INTERPELLE ?
→ Parce que la 1re Loi Montagne en 1984 donnait compétence aux Collectivités pour mener une mission essentielle : aménager et exploiter les domaines skiables, le bâti associé dans certains cas, pour soutenir leur développement… À nouvelle époque, nouveaux enjeux… La montagne, par son faible taux d’artificialisation et sa surface forestière (environ 60 %), pourrait être un des puits de carbone du pays, reconnu et soutenu comme tel.
→ Parce qu’en vrai on aimerait bien que les États prennent des mesures électrochoc accompagnant des changements profonds de nos modes de vie… Malheureusement on en est encore loin, et la loi Climat n’est pas à la hauteur des enjeux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.